EMOIS CREPUSCULAIRES




Ma plume est à la traîne, 
J'ai du mal à écrire, 
Ma muse joue la bohème,
 Je n' peux la retenir; 
Le marchand de sable passe
 Sur ma verve endormie, 
Et les rimes délaissent,
 Mes vers en léthargie. 

Je découvre l'automne 
Après un long été, 
Mes feuilles m'abandonnent, 
Mon printemps est fané;
 Là-bas l'hiver me toise, 
Et m'appelle à grands cris,
 Je vais payer l'ardoise
 Des saisons de ma vie. 

La lassitude me guette,
 Mon crépuscule déjà, 
Me déploie ses fenêtres, 
J'y arrive à grands pas; 
Et ma raison vacille
 Dès le soleil couchant, 
Se voilent mes pupilles, 
Me reste-t-il le temps?

 Le temps de voir renaître 
De tous mes feux éteints, 
La chanson du poète,
Qui me délivre enfin 
De l'apathie profonde 
Que le poids des ans induit, 
Que sa verve féconde
 Exalte mon esprit. 

Voici mes retrouvailles 
Avec mon vécu, 
Je vide mes entrailles 
A me mettre à nu; 
Mes souvenirs s'égrennent, 
Perles de chapelet,
 Ma mémoire se déchaîne, 
Miroir de mon passé.

 Survivre ou disparaître, 
Tel est le dilemne, 
Ah! le cruel casse-tête, 
Que la réponse vienne; 
Ne pas finir en rade 
Dans des eaux troublées, 
Inventer la parade, 
ET puis s'émanciper.

 Je sens une joie nouvelle 
S'installer dans mon coeur, 
Me réchauffer les ailes, 
Triompher de ma peur; 
Comme l'oiseau frivole 
Qui découvre la vie, J
e m'élève et m'envole 
Jusqu'à mon infini.

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