MARGUERITE

Elle voit le jour au mois d'Avril 1915, est la deuxième d'une lignée de quatre filles que le destin va prématurément séparer après la mort de leurs parents qui survient alors qu'elles sont encore toutes petites. A huit ans elle est donc confiée à un oncle qui l'élève dans des conditions pas toujours faciles. A dix neuf ans, elle rencontre celui qui va devenir son compagnon pour la vie. Ils auront pas moins de neuf enfants qu'ils entoureront du même amour. Le chef de famille s'en ira en Février 1987. Elle surmontera toutes les difficultés et s'en tirera fort bien. L'âge et la maladie feront leur oeuvre. Et en ce 21 du mois d'Août 2007, elle ne verra pas le soleil se coucher. Tout doucement, discrète et digne à l'image de toute sa vie, elle s'en est allée, le visage éclairé par ce sourire qui quittait rarement ses lèvres, retrouver ceux dont elle était séparée depuis trop longtemps, et avec lesquels elle n'a cessé de prier jusqu'à son dernier jour. Elle avait nom…      

VERSION 1
Nous étions huit à élever, ce ne fut pas une mince affaire,
Chaque jour se brisant à la tache,c'était sa croix jusqu'au calvaire,
Jamais plaintive cependant, seulement soucieuse quelques fois,
Sans cesse dévouée, attentionnée, elle a longtemps guidé nos pas

Les années s'écoulèrent, réglées au rythme des labeurs,
Les courses, le ménage, le repas qui se tenait toujours à l'heure,
Mais même si la bonne chair était rarement au rendez-vous,
Nous avions le pain de ses baisers quand nous grimpions sur ses genoux.

           Lorsqu'une méchante fièvre, pour quelques temps, clouait au lit
          Elle savait nous réconforter, et de sa main amie,
          Nous caressait le front, tendrement, en nous faisant apprendre
          Les belles chansons d'autrefois que nous aimions entendre .

Son coeur était la fleur d'amour aux pétales que l'on partage,
"J'aime beaucoup, passionnément, à la folie", et d'avantage,
Comme la Sainte qu'à l'église nous invoquions dans nos prières,
Elle avait nom Marguerite et elle était notre mère.

Et lorque le ciel l'appela, en ce jour d'Août ensoleillé,
Pour son voyage dans la lumière les anges l'ont accompagnée
Vers l'être cher qui fût notre père, et de sa vie, le compagnon,
Lequel l'avait précédé, je crois d'un peu plus de vingt ans.

          "Un seul être vous manque et tout est dépeuplé"
          Ce vers de Lamartine me cingle, tel le fouet;
          En traduisant l'absence il me rassure pourtant:
          De là-haut, à tout instant, ma mère veille sur ses enfants.

Si le ciel m'ouvre ses portes quand j'aurai fini mon parcours,
Riche de ma vie, je m'envolerai avec les anges d'amour,
Et je sais bien qu'elle sera là à m'attendre bras ouverts
Pour bercer mon âme encore de ses doux chants, de ses prières.

Elle avait nom Marguerite et elle était ma mère.

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