VERSION 1
Nous étions huit à élever, ce ne fut pas une mince affaire,
Chaque jour se brisant à la tache,c'était sa croix jusqu'au calvaire,
Jamais plaintive cependant, seulement soucieuse quelques fois,
Sans cesse dévouée, attentionnée, elle a longtemps guidé nos pas
Les années s'écoulèrent, réglées au rythme des labeurs,
Les courses, le ménage, le repas qui se tenait toujours à l'heure,
Mais même si la bonne chair était rarement au rendez-vous,
Nous avions le pain de ses baisers quand nous grimpions sur ses genoux.
Lorsqu'une méchante fièvre, pour quelques temps, clouait au lit
Elle savait nous réconforter, et de sa main amie,
Nous caressait le front, tendrement, en nous faisant apprendre
Les belles chansons d'autrefois que nous aimions entendre .
Son coeur était la fleur d'amour aux pétales que l'on partage,
"J'aime beaucoup, passionnément, à la folie", et d'avantage,
Comme la Sainte qu'à l'église nous invoquions dans nos prières,
Elle avait nom Marguerite et elle était notre mère.
Et lorque le ciel l'appela, en ce jour d'Août ensoleillé,
Pour son voyage dans la lumière les anges l'ont accompagnée
Vers l'être cher qui fût notre père, et de sa vie, le compagnon,
Lequel l'avait précédé, je crois d'un peu plus de vingt ans.
"Un seul être vous manque et tout est dépeuplé"
Ce vers de Lamartine me cingle, tel le fouet;
En traduisant l'absence il me rassure pourtant:
De là-haut, à tout instant, ma mère veille sur ses enfants.
Si le ciel m'ouvre ses portes quand j'aurai fini mon parcours,
Riche de ma vie, je m'envolerai avec les anges d'amour,
Et je sais bien qu'elle sera là à m'attendre bras ouverts
Pour bercer mon âme encore de ses doux chants, de ses prières.
Elle avait nom Marguerite et elle était ma mère.
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