vendredi 7 juin 2019

LE PRINTEMPS NE VIENDRA PAS




N'interroge pas les nuages
Il fait gris, ce n'est pas bon présage
Le vent du nord souffle, le ciel est si bas
Le printemps ne viendra pas

Ne recherche pas une feuille
Un arbre aussi nu n'a plus d'orgueil
L'arbre aussi se givre, l'oiseau meurt de froid
Le printemps ne viendra pas

L'hiver n'en finira plus
Si tu n' m'es pas revenue
Fais vite, le temps presse
Loin de ta tendresse
Le bonheur n'existe plus

Ne t'étonne pas, la fontaine
Ne versera plus de larmes malgré sa peine
Son miroir de glace ne se brise pas
Le printemps ne viendra pas

N'imagine pas le village
La grande place supplie quelque passage
Le clocher à l'aube résonne si bas
Le printemps ne viendra pas

L'hiver n'en finira plus
Si tu n' m'es pas revenue
Fais vite, le temps presse
Loin de ta tendresse
Le bonheur n'existe plus

Si tu n'es plus là
Le printemps ne viendra pas

LES MOULINS DE MON COEUR




Comme une pierre que l´on jette

Dans l´eau vive d´un ruisseau
Et qui laisse derrière elle
Des milliers de ronds dans l´eau
Comme un manège de lune
Avec ses chevaux d´étoiles
Comme un anneau de Saturne
Un ballon de carnaval
Comme le chemin de ronde
Que font sans cesse les heures
Le voyage autour du monde
D´un tournesol dans sa fleur
Tu fais tourner de ton nom
Tous les moulins de mon cœur

Comme un écheveau de laine
Entre les mains d´un enfant
Ou les mots d´une rengaine
Pris dans les harpes du vent
Comme un tourbillon de neige
Comme un vol de goélands
Sur des forêts de Norvège
Sur des moutons d´océan
Comme le chemin de ronde
Que font sans cesse les heures
Le voyage autour du monde
D´un tournesol dans sa fleur
Tu fais tourner de ton nom
Tous les moulins de mon cœur

Ce jour-là près de la source
Dieu sait ce que tu m´as dit
Mais l´été finit sa course
L´oiseau tomba de son nid
Et voila que sur le sable
Nos pas s´effacent déjà
Et je suis seul à la table
Qui résonne sous mes doigts
Comme un tambourin qui pleure
Sous les gouttes de la pluie
Comme les chansons qui meurent
Aussitôt qu´on les oublie
Et les feuilles de l´automne
Rencontre des ciels moins bleus
Et ton absence leur donne
La couleur de tes cheveux

Une pierre que l´on jette
Dans l´eau vive d´un ruisseau
Et qui laisse derrière elle
Des milliers de ronds dans l´eau
Au vent des quatre saisons
Tu fais tourner de ton nom
Tous les moulins de mon cœur

QU'ON EST BIEN




Qu'on est bien

Dans les bras
D'une personne du sexe opposé
Qu'on est bien
Dans ces bras-là
Qu'on est bien
Dans les bras
D'une personne du genre qu'on n'a pas
Qu'on est bien
Dans ces bras-là

C'est la vraie prière
La prochaine aime le prochain
C'est la vraie grammaire
Le masculin s'accorde avec le féminin


Qu'on est bien

Dans les bras
D'une personne du sexe opposé
Qu'on est bien
Dans ces bras-là
Qu'on est bien
Dans les bras
D'une personne du genre qu'on n'a pas
Qu'on est bien
Dans ces bras-là



Certains jouent quand même
Les atouts de même couleur
Libres à eux moi j'aime
Les valets sur les dames les trèfles sur les cœurs.


Qu'on est bien

Dans les bras
D'une personne du sexe opposé
Qu'on est bien
Dans ces bras-là
Qu'on est bien
Dans les bras
D'une personne du genre qu'on n'a pas
Qu'on est bien
Dans ces bras-là



Les creux sur les bosses
Tout finit par se marier
Les bons sur les rosses
Et même les colombes avec les éperviers


Qu'on est bien


Dans les bras
D'une personne du sexe opposé
Qu'on est bien
Dans ces bras-là
Qu'on est bien
Dans les bras
D'une personne du genre qu'on n'a pas
Qu'on est bien
Dans ces bras-là

COLCHIQUES DANS LES PRES




Colchiques dans les prés,

fleurissent, fleurissent.
Colchiques dans les prés,
c'est la fin de l'été.
La feuille d'automne,
emportée par le vent,
En ronde monotone,
tombe en tourbillonnant.

Châtaignes dans les bois,
se fendent, se fendent.
Châtaignes dans les bois,
se fendent sous nos pas.
La feuille d'automne,
emportée par le vent,
En ronde monotone,
tombe en tourbillonnant.

Nuages dans le ciel,
s'étirent, s'étirent.
Nuages dans le ciel,
s'étirent comme une aile.
La feuille d'automne,
emportée par le vent,
En ronde monotone,
tombe en tourbillonnant.

Et ce chant dans mon cœur,
murmure, murmure.
Et ce chant dans mon cœur,
murmure le bonheur.


La feuille d'automne,

emportée par le vent,
En ronde monotone,
tombe en tourbillonnant.



La feuille d'automne,

emportée par le vent,
En ronde monotone,
tombe en tourbillonnant.

La la la la…

JE DORS EN BRETAGNE CE SOIR (version piano)



Les pommiers fleuris du printemps
Et la grêle de temps en temps
Sur les talus la blanche épine
La tige fine qui s'incline
Les ajoncs de La Roche-Bernard
Beauté prise dans un regard
Par chance et aussi par vouloir
Je dors en Bretagne ce soir

L'abeille sur le liseron blanc
Et en surface d'océan
L'évanouissement des vagues
L'ombre d'un chemin qui zigzague
La graine des genêts craquant
En plein midi au bord des champs
Par chance et aussi par vouloir
Je dors en Bretagne ce soir

Les bruines de l'arrière-saison
Voilant des ports sans horizon
Une sirène qui résonne
Portant mélancolie d'automne
Le galop fou du vent salé
Sur l'infini des monts d'Arrée
Par chance et aussi par vouloir
Je dors en Bretagne ce soir

L'onglet du pécheur étripant
Le poisson sur le pont glissant
L'alignement mégalithique
Que fait reluire la pluie oblique
Et un peu de neige parfois
Qui blanchit l'ardoise des toits

Par chance et aussi par vouloir
Je dors en Bretagne ce soir
Dans la beauté

MA JEUNESSE FOUT L'CAMP

Plus le temps passe, plus le spleen de cette chanson vous fout le cafard.



ma jeunesse fout le camp

tout au long des poèmes
et d'une rime à l'autre
elle va bras balants
ma jeunesse fout le camp
a la morte fontaine
et les coupeurs d'osier
moissonent mes vingt ans

nous n'irons plus au bois
la chanson du poète
le refrain de deux sous
les vers de mirliton
qu'on chantait en rêvant
au garçon de la fête
j'en oublie jusqu'au nom
j'en oublie jusqu'au nom

nous n'irons plus au bois
chercher la violette
la pluie tombe aujourd'hui
qui efface nos pas
les enfants ont pourtant
des chansons plein la tête
mais je ne les sais pas
mais je ne les sais pas

ma jeunesse fout le camp
sur un air de guitare
elle sort de moi-même
en silence à pas lent
ma jeunesse fout le camp
elle a rompu l'amarre
elle a dans ses cheveux
les fleurs de mes vingt ans

nous n'irons plus au bois
voici venir l'automne
j'attendrai le printemps
en effeuillant l'ennui
il ne reviendra plus
et si mon coeur frissonne
c'est que descend la nuit
c'est que descend la nuit

nous n'irons plus au bois
nous n'irons plus ensemble
ma jeunesse fout le camp
au rythme de tes pas
si tu savais pourtant
comme elle te ressemble
mais tu ne le sais pas
mais tu ne le sais pas

JE ROULE DANS LA NUIT


JE ROULE DANS LA NUIT
texte et musique: JJ DEBOUT

Je roule dans la nuit sous une pluie d'étoiles
 Je roule dans un train qui me conduit vers toi 
 Ma course est bien finie, j'ai replié la voile
 De mon pauvre bateau qui s'ennuyait de toi

 Je roule dans la nuit qui m'apparaît profonde 
 Et je me sens ému au plus profond de moi 
 Je vois un sémaphore, je vois passer des ombres 
 Je roule dans un train qui me conduit vers toi 

 Je roule dans la nuit, je vois un uniforme 
 C'est un soldat qui part rejoindre son drapeau 
 Une mère qui pleure, un enfant qui s'affole 
 Moi, je roule vers toi, que tout me semble beau !

 Je roule dans la nuit, je croise des machines
 Qui déchirent le vent et qui hurlent à la mort 
 Je vois un cimetière et je vois des usines 
 Et l'aube se lever sur ce triste décor 

 Je roule dans la nuit sous une pluie d'étoiles 
 Je roule dans un train qui me conduit vers toi
 J'aperçois ton clocher dans le matin si pâle
 Et voici cette gare où tu m'attends déjà

LE VILLAGE QUE J'AI TANT AIME (The Town I loved so well)



Elle est née d'une ferme tout en haut d'un rocher
Cette ville que j'ai tant, tant et tant aimée
Du lavoir à l'hiver, de l'église à l'été,
Les siècles s'enchaînaient aux années...


Ils avaient les moissons pour vacances l'été
Et les femmes saignaient sur le lin des rouets
Et la pluie tombait blanche sur les toits ardoisés
Dans La ville que j'ai tant aimée


On y venait de Nantes les dimanches d'été
Avant qu'elle ne soit grande quand notre siècle est né
Chemises et robes blanches les jardins ouvriers
Fleurissaient sous des ciels de pommiers


C'est la fin de l'enfance et nous avons dansé
Dans l'école un dimanche, il y a six années
Le soleil a brillé sur les toits ardoisés
De La ville que j'ai tant aimée


Et les filles riaient et les hommes buvaient
La ville était adulte et les arbres chantaient
Et puis une aube grise un matin s'est levée
L'herbe rouille et l'aubier est gelé


Ils ont tout brisé, balayé et brûlé
Ils ont tout interdit tout arraché
Et la pluie tombe noire sur les toits ardoisés
De La ville que j'ai tant aimée


J'y ai vu un gamin en costume arlequin
Peindre un arbre bleuté dans un étang gelé
Nous avons su apprendre aux enfants à rêver
Dans la ville qu'ils ont tant aimée

JE N'AIME PAS DORMIR




Je n’aime pas dormir quand ta figure habite,

La nuit, contre mon cou ;

Car je pense à la mort laquelle vient si vite,
Nous endormir beaucoup.

Je mourrai, tu vivras et c’est ce qui m’éveille !
Est-il une autre peur ?
Un jour ne plus entendre auprès de mon oreille
Ton haleine et ton cœur.

Quoi, ce timide oiseau replié par le songe
Déserterait son nid !
Son nid d’où notre corps à deux têtes s’allonge
Par quatre pieds fini.

Puisse durer toujours une si grande joie
Qui cesse le matin,
Et dont l’ange chargé de poursuivre ma voie
Allège mon destin.

Léger, je suis léger sous cette tête lourde
Qui semble de mon bloc,
Et reste en mon abri, muette, aveugle, sourde,
Malgré le chant du coq.

Cette tête coupée, allée en d’autres mondes,
Où règne une autre loi,
Plongeant dans le sommeil des racines profondes,
Loin de moi, près de moi.

Ah ! je voudrais, gardant ton profil sur ma gorge,
Par ta bouche qui dort
Entendre de tes seins la délicate forge
Souffler jusqu’à ma mort.

Je mourrai, tu vivras et c’est ce qui m’éveille !
Est-il une autre peur ?
Un jour ne plus entendre auprès de mon oreille
Ton haleine et ton cœur.

Je n’aime pas dormir quand ta figure habite,
La nuit, contre mon cou ;
Car je pense à la mort laquelle vient si vite,
Nous endormir beaucoup.